dimanche 15 juin 2014

L'été 14 vint

À Marguerite Duras 



333__L'été quatorze vint.
(Trente et quatre ans plus tôt,
l'été, parti mille neuf cents,
revint quinte battre
dans la monnaie du temps,
pour renverser quartes augmentées
sans les diminuer.)

Sape d'un passé saumâtre.
Après la pluie vient le beau torse
Du vent qui rafale à 80
La tête d'Antifer et son droit d'ester.
Sèves de Seine sur la valleuse d'Èletot
écorcent l'albâtre de la falaise à flanc.
Cap de Maure, oeil noir, moussent l'oyat et la gorse
Souffles et corps d'un cheval au galop.
Seize fois cinq rougissent dans l'âtre.
Vient l'été quatorze.
Deux mille dix-et-quatre.
L'été vingt-quatorze.
Quatorze fois vingt
Deux cent quatre-vingts
Double quarantaine pour sirènes rugissantes.
Navire-épithélial à quai
Sur la prosodie amère de base 20.
Homère à l'Hôpital des Quinze-vingts
Cellules souches à l'oeil du morse
Dans l'arborescent orage
Et sa tempête de bâtonnets
L'été mille cent huitante.
Vinrent quatorze étais
Border de leur cordage
Le mât du quatorzième été,
Des travailleurs de la mer le borinage.
L'été à l'étrange affect
Regarde à deux fois quarante
son vigésimal aspect
(The sea decor that everybody decked.)
Sorbets aux fruits divins.
L'airelle-myrtille, lymphe teint-vin
des sept blancs étés de l'enfant retors
aux histoires de baies qui ne parlent pas de requin.
(Vous dîtes qu'il pleut,
on lui demande s'il chante,
il se tait, depuis le quinze juin
2014, comme tout
escholier d'Otrante,
il pleure.)